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Gugun Muhammad a participé avec des réseaux militants et Architectes sans Frontières à la requalification environne-mentale de quartiers informels à Jakarta, montrant que la vie sur les berges pour-rait être possible en dépit du risque d’inondation.
« Nous menons trois activités principales : l’organisation, la mise en réseau et l’advocacy. La première vise à renforcer les capacités des habitants à gérer leurs problèmes en se regroupant localement et à l’échelle de la ville. La seconde vise à construire un réseau d’alliés, horizontal entre les quartiers et vertical avec les médias, les professionnels de l’urbain et les universités. Enfin, l’activité d’advocacy vise le niveau des autorités publiques et le changement des politiques urbaines vis-à-vis des kampungs notamment. Pour les pauvres, la première menace est celle de l’éviction. À Jakarta, entre 2015 et 2017, 25 000 familles ont été chassées de leur quartier, en particulier des zones littorales le long de la baie de Jakarta. Nous nous sommes donc organisés locale-ment et à l’échelle de la ville de manière à faire fortement pression sur les dirigeants pour faire passer nos revendications. Aujourd’hui, 16 kampungs sont inclus dans les plans d’urbanisme en vue de leur restructuration et trois d’entre eux, Tongkol, Krapu et Lodan, font déjà l’objet d’un projet de slum upgrading, projets soutenus par l’actuel gouverneur.
On ne peut compter sur le seul soutien des autorités publiques, par définition changeantes. La principale force des pauvres, c’est le nombre. Pour travailler avec et pour les communautés, il faut donc avoir le nombre et de bonnes idées pour être crédible face aux autorités. Cela nécessite du temps, beaucoup d’organisation et la construction de réseaux durables avec les institutions capables d’amener de l’expertise. »
1 L’Urban Poor Consortium est membre de l’Asian Coalition for Housing Rights. Voir ci-dessus.
