Trois Livres sur les villes présentés par Les Echos et petit texte inspiré par l’accès gratuit des WDI 2011 de la Banque Mondiale.
La Banque Mondiale progresse dans l’OPEN DATA.
La Banque Mondiale applique plus concrètement les principes de l’OPEN DATA que les municipalités françaises (la plus grande en particulier). Depuis cette année2011 (données de 2009 incluses avec récapitulatif de toutes les séries historiques disponibles) l’ensemble des données de ses World Development Indicators 2011 est gratuitement et facilement déchargeables en EXCEL sur son site (selon les nomenclatures et tableaux des formats papiers ou CD-ROM).
Petit exercice sur le vrai rang économique mondial de la France dans ces WDI 2011
Le calcul des revenus Gross National Income (GNI) en PPP (Parité de Pouvoir d’Achat) qui figurent dans ces WDI jusqu’à 2009 pose cetes à la fois des problèmes théoriques complexes (à la charge de quelques grands économistes américains) et, encore plus, des problèmes statistiques concrets, surtout dans les pays les moins développés d’Afrique au Sud du Sahara (aussi peu développés pour les statistiques que pour le reste). Mais on sait maintenant que ce sont eux qui traduisent le mieux i) les niveaux de vie relatifs moyens dans les divers pays (en tout cas nettement mieux que ceux aux prix des marchés) et ii) le poids économique réel de chaque pays dans la concurrence économique internationale du long terme. Ils constituent en particulier la seule façon sérieuse (et non fantasmatique) de prendre en compte le secteur informel (sous la seule réserve que l’informalité n’aille pas jusqu’à interdire l’obtention de toute statistique ayant un minimum de sérieux).
L’extrait qui suit se limite aux 13 plus grandes économies nationales en 2009 (69% du GNI en PPP mondial). Il fait à lui seul apparaître des choses qui pourront étonner certains français habitués à considérer la France comme étant toujours la cinquième économie du globe.
GNI en PPP selon WDI 2011 (en milliards de US$) |
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1989 | 2009 | 2019 extrapolé sur 1989-2009 |
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United States | 5 409 | 14 011 | 20 884 |
China | 837 | 9 170 | 31 720 |
Japan | 2 146 | 4 265 | 5 849 |
India | 688 | 3 786 | 9 640 |
Germany | 1 350 | 3 017 | 4 459 |
Russian Federation | 1 177 | 2 599 | 8 079 |
United Kingdom | 881 | 2 217 | 3 471 |
France | 944 | 2 191 | 3 318 |
Brazil | 822 | 1 968 | 3 487 |
Italy | 932 | 1 919 | 2 686 |
Mexico | 454 | 1 506 | 2 855 |
Spain | 476 | 1 447 | 2 671 |
Korea, Rep. | 300 | 1 328 | 2 544 |
Et bien, il n’y a pas que la Chine qui nous soit déjà largement passée devant, c’est le cas aussi du Royaume Uni depuis pas mal d’années (de peu, mais on l’oublie trop souvent), mais aussi et beaucoup plus largement, de l’Inde et, de façon encore plus étonnante, de la Russie. Nous ne sommes en réalité déjà que la huitième puissance économique mondiale.
En extrapolant assez peu les tendances des années 1999-2009, le Brésil devrait nous dépasser très vite (vers 2012/2013). Ensuite, avec des extrapolations plus risquées, Le Mexique ne nous doublerait qu’après 2020 et nous serions tranquilles un certain temps à la dixième place avant que la Corée (à la population relativement faible) nous sorte de la liste des 10 premières puissances économiques mondiales.
Ces petits classements et extrapolations ne sont pas que des amusettes. Déjà, nous ne jouons plus un rôle majeur dans le développement et l’évolution des pays émergents et pauvres. Chine, Inde, Russie, Brésil et, en Afrique, l’Afrique du Sud (une puissance économique modeste au niveau mondial pourtant) constituent déjà des références et investisseurs plus puissants que notre pays.
La place de l’ASS dans le monde en GNI – PPP
Les calculs de GNI en PPP augmentent de plus de 60% la contribution de l’ASS au GNI mondial par rapport aux prix du marché. Même ainsi la contribution de l’ASS ne dépasse 2.4% du total mondial. Elle est cependant en hausse assez sensible par rapport au minimum de 2.1% atteint dans les années 93/94. Il faudrait des analyses plus détaillées pour savoir dans quelle mesure ce progrès vient uniquement ou non de la hausse des rentes pétrolières et minières.
J.F Vergès